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L’art de la meule

Le coup de meule d’ElZede

Comme le temps redevient beau, je peux recommencer à travailler en extérieur. Traduction : quand je me gèle les meules, je ne me sers pas de ma meule électrique. Vue la poussière que dégage cet engin, il est impossible de l’utiliser en intérieur. Or pour découper du marbre, il n’y a rien de tel. Le Dremel et la scie manuelle diamantée deviennent vite une punition quand il y a de la longueur à dégager.

Il faut néanmoins maîtriser l’engin pour arriver à couper la pierre de façon rectiligne tout en évitant les éclats de bordure.

Application pratique avec Courbes 03-15.

Un marbreJe démarre avec un bloc de 30×10

Courbes 03-15j’ai collé un gabarit de part et d’autre du bloc (ici le recto) et j’ai dégagé les parties inférieures au Dremel et à la scie manuelle. Une heure et demie de travail par côté. Une saignée sur la partie supérieure pour arriver au constat que ce n’est pas jouable.

Courbes 03-15Le gabarit côté verso. Courbes 03-15Découpe à la meule du morceau supérieur.

Le constat : c’est qu’il me faut un peu de temps pour comprendre qu’il n’y a point de salut hors la meule. Huit à dix minutes ont suffit pour faire les deux coupes et dégager le bloc, au lieu de quelques heures avec la méthode manuelle. Les saignées faites précédemment n’ont pas gêné le passage de la meule.

Gros plan

Malgré sa vitesse de rotation, la meule a quand même fait des éclats magnifiques sur la face inférieure du bloc.
Il faut que je regarde de près (avec des lunettes de protection évidemment) quel tour de main pourrait limiter ce genre de dégâts. Néanmoins je me suis rattrapé au ponçage puis au polissage, mais c’est toujours une charge supplémentaire.

Courbes 03-15

La meule peut aussi, mais c’est un peu sportif, servir à araser / poncer des aspérités ou des irrégularités. La pierre doit être bien maintenue en place. Et il faut avoir des doigts de fée (??) pour faire qu’une machine assez brutale arrive à travailler de façon délicate. (En anglais, le mot juste est touchy. On comprend vite le sens)

Les étapes suivantes ne nécessitent pas de commentaires particuliers.

Courbes 03-15 Courbes 03-15
Courbes 03-15 Courbes 03-15
Courbes 03-15

ZOOM sur le POLISSAGE

Ci-contre la moitié gauche est encore brute de polissage. La partie droite présente deux niveaux de polissage (cliquez pour voir en gros plan). En bas une première passe a donné un léger brillant. En haut après une deuxième passe on approche un poli très brillant.

Si j’étais courageux, la littérature professionnelle parle de huit passes successives pour atteindre le brillant miroir. Un jour peut-être…

Et voici le résultat final… pour le moment. Là aussi la transparence joue dans les découpes et les creux. (voir ici sur le sujet de la transparence du marbre)

Courbes 03-15
Courbes 03-15

Note à benêt : Créer une version des images à 600px de large. En attendant en cliquant vous les voyez en 3000 x 3000 maxi.  

Pour ceux qui auraient lu “le coup de gueule d’ElZede” , ce n’est pas de la dyslexie, c’est l’impact de vos schémas mentaux.

Et un, et deux, ou t’es zéro !!

C‘est l’histoire d’un coup de burin mal placé.

Votre serviteur commence à travailler une plaque de marbre de 40 cm de long. Après avoir conçu un dessin sympa, l’avoir découpé sur un carton pour servir de gabarit et l’avoir reporté sur la pierre, la taille

Le marbre de départ (ici un 30x10x1,7).
Un marbre
Le gabarit initial. Serpent 03-15

Après avoir attaqué quelques découpes au Dremel, à la scie manuelle, je décide de finir le dégrossissage d’une partie difficile d’accès avec un ciseau de 8mm (une ognette) et ma massette.

Au lieu de respecter la règle “Toujours viser vers l’extérieur” , je pointe mon ognette vers le coeur de la pierre. La suite est évidente : un coup de massette plus tard, je deviens l’heureux détenteur de deux morceaux de marbre et d’un nouveau problème : comment retomber sur ses pieds ?

Indianité 03-15 Indianité 03-15

Heureusement mon bloc a des faces planes (il s’agit de chutes de plinthes) et il est donc possible de retrouver des points d’appui pour chacun des deux morceaux. La partie basse du gabarit original devait servir de socle à un totem vertical. Je le réexploite (photo de droite) en faisant un petit sujet (18cm de haut) Indianité 03-15. Quant au morceau du haut, je vais le reprendre pour en faire un sujet horizontal  (24 cm) Serpent 03-15.

Indianité 03-15Indianité 03-15 Serpent 03-15Serpent 03-15

Si vous avez suivi, vous avez conclu qu’avec un bloc de 40 cm j’arrive à faire une pièce de 18 cm et une de 24 cm soit un total de 42 cm !!! Pas de miracle, ma cassure était en biais….

Dans d’autres articles, je vous donne le making-of de chacun de ces deux sujets.

Histoires de masques (3) – une forme = n formes

Déstructuration, quel joli mot pour décrire les quelques découpes faites sur la forme de base. Une découpe longitudinale permet d’avoir deux moitiés plus ou moins symétriques avec lesquelles il ne reste plus qu’à jouer. Les variations qui suivent donnent une idée des jeux possibles.

Décalage. On décale les deux moitiés le long du plan de coupe.

Masques décalés 01 (avant peinture et collage
Masques décalés 01 (avant peinture et collage

Masques décalés 01 - Etat final
Masques décalés 01 – Etat final (après peinture et montage)

Distance. On écarte les deux moitiés pour tenter d’en tirer un parti pris.

Masques décalés 03 - Peinture en cours
Masques décalés 03 – Peinture en cours

Masques décalés 03 - Etat Final
Masques décalés 03 – Etat Final

Divorce intégral. Ici, l’idée est de jouer avec des moitiés isolées.

Masques décalés 02 - Etat final
Masques décalés 02 – Etat final

En résumé, avec une forme, une coupe, deux positionnements et le jeu des couleurs, on dispose d’une palette infinie à exploiter. Ce n’est donc que le début de séries potentielles….. Ce billet termine la série de billets sur le travail à partir d’une forme basique.

 

Histoires de masques (2) – une forme = n masques

De l’usage d’une forme de base…

A partir d’une forme en plastiline,

Matrice des masques doux modelée en plastiline
Matrice de départ

on peut réaliser des séries de masques.

 

 

 

 

Note à benêts – C’est de l’artisanat. On réalise un masque et quand il est suffisamment sec pour se tenir seul, on peut entamer la réalisation du suivant et pendant le séchage de ce dernier, réaliser les finitions du précédent.

Le jeu consiste alors à varier les plaisirs à chaque masque réalisé

…pour jouer sur les couleurs…

Cliquez sur les images pour les voir en GRRRAAAAND

 Etat en cours de travail Etat final
 Ici je travaille à partir d’un bleu primaire légèrement assombri

Deux masques bleus (travail en cours)
Deux masques bleus (travail en cours)
 Après une couche de vernis et un peu de dorure

Deux masques bleus et dorés (état final)
Deux masques bleus et dorés (état final)
 Ici je joue le rouge-brun et je varie l’aplat

Deux masques mi-bruns (état en cours)
Deux masques mi-bruns (état en cours)
Ici j’ai passé le vernis et la dorure tant sur le brun-rouge que sur la partie non peinte

Deux masques mi-bruns (état final)
Deux masques mi-bruns (état final)

… ou les formes

Toujours en partant de la même matrice de départ, j’ai ajouté des variantes de formes pour explorer d’autres axes de travail.

Les masques sont traités en vert et dorure.

Deux variantes sur une forme de base
Deux variantes sur une forme de base

Dans un prochain épisode, on verra comment on peut jouer à déstructurer cette forme de base…

 

Histoires de masques (1) – le masque bleu

Ceux d’entre vous qui ont vu la galerie, ont découvert une série de masques.
Aujourd’hui je vais vous présenter le making of de l’un d’entre eux : le masque bleu

La recette est simple

Je pars d’une matrice en plastiline que je travaille par modelage.
Ici la matrice est un positif, ce qui par la suite va se révéler ne pas être la meilleure option.
Cellulose humide sans et avec couleur
Sur cette matrice, je pose en la pressant fortement une couche de cellulose humidifiée et imprégnée de colle à papier. Normalement cela devrait donner une forme sympa.

Quand c’est sec, je sépare le forme en cellulose de sa matrice. C’est simple avec une lame flexible en jouant sur la souplesse relative de la plastiline. Là où il y a des contre-dépouilles, la lame ne passera pas. Il faut donc espérer que le masque soit assez rigide pour pouvoir le décoller de sa matrice.

 

Le recto du masque Masque bleu démoulé (recto) n’est pas génial… aspect grumeleux et irrégulier … alors que le verso qui adhérait à la matrice est beaucoup plus lisse et régulier. Masque bleu (verso)Normal et logique. Tant pis, on en apprend toujours.

Je recouvre le masque de papier de soie humidifié et gorgé de colle à papier. Avec un pinceau à pochoir le papier se fond dans toutes les crevasses et aspérités. masque bleu recouvert de papier de soie De plus j’obtiens une surface qui sera plus plaisante à travailler lors de la mise en peinture.

Quand tout est bien sec, (y compris en profondeur – soit quelques jours de beau temps) je passe un coup de vernis incolore sur le papier de soie pour éviter que la peinture ne le détrempe.

Petit temps de séchage.

Puis je passe à la mise en couleur. Là les goûts et les couleurs …

Une couche de bleu primaire avec une goutte de noir pour l’assombrir donne une base . Masque bleu - Premieres couches de bleu
Puis une couleur argentée passée en semi-sec permet de donner de reflets métalliques à l’ensemble.
Avec les reflets argentés 1 Avec les reflets argentés 2
A vous de juger.

 

 

 

 

 

 

PS Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand format

A suivre :

    une forme – n masques
    du masque simple aux variantes décalées
    cartons d’oeuf vs. papier de soie